Django, le film

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Django, le film

Du Lindy hop sur vos écrans (et pas dans un film ancien comme “A day at the races” ou “Hellzapoppin”) mais dans les cinémas avec le film « Django ». C’est ce que la team Brotherswing a eu l’occasion de préparer et incarner. De la danse qui sort des soirées au Cabaret Sauvage pour devenir figuration au cinéma. C’est chose faite avec Django de Xavier Beauvois.

Aller voir le film pour rechercher les partenaires de danse de la Bellevilloise est un exercice marrant, mais le long-métrage vaut aussi le détour.

Django (Reda Kateb) et son groupe lors d’un concert à Thonon

Le pitch

Django (1910-1953). A lui seul ce nom suffit à évoquer la guitare et la maestria avec laquelle ce tzigane (d’origine belge) jouait de cet instrument.

C’est à ce monument du swing français, ce génie du jazz manouche que s’attaque Xavier Beauvois (scénariste du remarqué “Des hommes et des dieux”, 2010). Pas vraiment un biopic, pas non plus une fiction mais une tranche de vie de l’artiste.

1943, sous l’occupation allemande, Django est déjà une star, il enflamme les Folies Bergères de sa musique endiablée. Il fait oublier, l’espace d’un instant, la guerre et le rationnement. Son peuple, les tziganes, se fait déporter par les nazis (au même titre que les juifs, les handicapés et les homosexuels).

Le régime nazi tente de le récupérer et de le faire jouer à Berlin. Django (Reda Kateb) prend conscience qu’il va devoir choisir. Accepter et s’assurer protection et revenus (ce qui n’est pas négligeable quand on a une femme enceinte et une vieille mère à gérer). Ou refuser ces concerts berlinois à la gloire du Führer, être honnête avec soi-même et son peuple…

Dans ce choix, il est aidé, voire incité par une admiratrice/maîtresse/résistante, Louise de Klerk (Cécile de France).

Django (qui signifie « je m’éveille ») s’éveille donc à la réalité de la guerre et décide de fuir avec sa famille à Thonon-les-bains avec l’idée de passer en Suisse.

Mais il s’avère que les choses ne sont pas aussi simples que prévues, ce qui confère au film une tension dramatique et un suspens intéressant alors même que nous pourrions déjà connaître la fin.

 

Et la musique ? Et le jazz dans tout ça ?

Elle est présente, évidemment, réussie aussi. Et interprétée par le Rosenberg Trio (guitare lead, guitare rythmique et contrebasse), une référence du jazz manouche depuis 25 ans.

Et puis Reda Kateb lui donne vie avec brio et avec deux doigts en moins (annulaire et auriculaire gauche que Django avait perdu dans un incendie).

Dès les débuts du film on retrouve une figure du milieu du jazz français Charles Delaunay, le manager et promoteur du jazz à la française et francisé (afin d’échapper à la censure nazie qui interdisait tout ce qui venait des Etats-Unis et plus particulièrement des « arts nègres ».) La fameuse « Dinah » devient « Dinette » et « Lady be good » devient « Les bigoudis ».

Et puis, sans révéler la fin du film… Il se clôt en musique, avec un vibrant hommage au peuple tzigane.

 

Pour le plaisir :

Pour aller plus loin :

“Folles de Django”, Alexis Salatko, éd. Robert Laffont, 2013, dont le film est inspiré.

L’excellent article de France Musique sur les 10 petites choses insolites à savoir sur Django.

 

 

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