Un tatoueur sachant tatouer

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Un tatoueur sachant tatouer

 

 

Stef a des tattoos partout. Les seuls espaces de son corps restés vierges ? « Une paume de main et une fesse » dit-il en rigolant. On les voit surgir de sous son tee-shirt, grimper le long de son cou, jusqu’au crâne qu’il a rasé. Ajoutez à cela des lobes d’oreilles largement troués et il est possible que vous vous représentiez un personnage quelque peu…intimidant. En réalité, il suffit de faire un plongeon dans le bleu de ses yeux et d’écouter chanter son accent montpelliérain pour se sentir rassuré : Stef dégage une douceur qui doit tout de même consoler de la cuisante douleur qu’infligent ses stylets. Et ça tombe bien, parce qu’il vaut mieux se sentir rassuré quand on va se faire tatouer. Même quand est soi-même tatoueur. « Moi je ne me fais tatouer que par des tatoueurs très tatoués, question de confiance », confirme Stef.

Paulo en tout cas s’est senti parfaitement en confiance avec Stef, à qui il a confié ses deux bras, pour un aller-retour Paris-New-York forcément très années folles.

Le genre de projet qui plaît particulièrement au tatoueur : « Ce qui est intéressant dans le tattoo c’est de faire de grandes pièces, sur un membre ou deux, comme avec Paulo. Pour cela il faut se revoir plusieurs fois. Ces échanges sont importants, ils me permettent de mieux savoir ce que la personne souhaite, mais aussi qui elle est. Pour y arriver je peux parler dessin avec elle, ou encore musique ou cinéma, enfin tout ce qui me permet de comprendre par quels univers elle est touchée. Je trouve essentiel que les gens aient vraiment le sentiment d’avoir participé à la création du tatouage qu’ils vont porter ».

Le client idéal selon lui ? Celui qui sait ce qu’il veut mais qui reste ouvert aux nouvelles propositions. Surtout ne lui dites pas « Fais ce que tu veux », ça l’ennuie. « Evidemment, je préfère créer » admet-il. « Mais je n’ai pas l’égo de vouloir imposer mes dessins. Je pars du principe qu’il y a de gens qui dessinent mieux que moi, et c’est un vrai plaisir de travailler sur une repro de Paul Colin ou de Tamara Lempicka… Après si je peux caler quelques éléments de ma création çà et là ça me fait toujours plaisir ».

 

 

C’est que Stef a toujours aimé dessiné. C’est d’ailleurs parce qu’elle l’a vu passer son temps à un crayon à la main que l’amie qui le faisait travailler à l’accueil de son shop lui a proposé de l’initier à cet art vieux comme le monde. Après des débuts difficiles avec assez peu de projets intéressants, Stef a vu son activité décoller et travaille désormais avec certains des tatoueurs qu’il admirait tant, à l’époque où il n’était qu’un minot de 15 ans se faisant marquer la peau pour la toute première fois. Aujourd’hui il partage son temps entre une boutique à Montpellier et une autre à Paris, en fonction des projets sur lesquels il travaille.

 

Steff me l’a prédit, il ne reste que quelques années avant que la mode actuelle du tattoo ne s’effondre, tuée par instagram et les médias : « c’est devenu tendance, du coup ça attire des gens qui ne sont pas de vrais passionnés, mais qui veulent juste se faire de l’argent rapidement ». Heureusement, vous savez, vous, chez quel passionné vous pourrez toujours aller !

 

Dolores, 6 rue de Nancy, 75010 Paris. Tel : 0142810743

 

Lowbrow Tattoo, 2 rue Glaize, 34000 Montpellier. Tel : 0467028549

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