Quand Paulo fait swinguer Sigourney…

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Quand Paulo fait swinguer Sigourney…

Si vous avez regardé la série “Dix pour cent” le 4 novembre dernier, vous avez eu la double surprise de voir l’actrice Sigourney Weaver, héroïne de la saga “Alien”, débarquer… puis swinguer ! Si vous êtes élève chez Brotherswing parmi la joyeuse troupe de danseurs qui l’accompagnait , vous avez sans nul doute repéré de nombreuses têtes connues, avec en première ligne, Paulo, leader de Sigourney… Notre star d’un jour revient sur cette expérience…

Cliquez sur l’image pour voir la scène !

Paulo, comment t’es-tu retrouvé embarqué dans l’aventure Dix pour cent avec l’équipe Brotherswing ?

Ma partenaire et amie Diane Kristanek, qui est une formidable danseuse et comédienne, a été contactée par la production de la série pour créer une chorégraphie. C’est par son intermédiaire que je suis rentré dans le projet.

Au début, l’équipe de Dix pour cent n’était pas sûre à 100% de partir sur du Lindy hop ; Sigourney Weaver pensait, au premier abord, que ça ne lui correspondait pas. Après le premier contact, il y a eu environ deux mois de silence radio puis on nous a annoncé que c’était ok et que nous avions… trois semaines pour tout créer ! J’ai constitué une troupe de danseurs avec des professeurs de Brotherswing et venus d’autres horizons. La production n’avait pas choisi de musique et n’avait pas de pistes qui puisse bien s’adapter au Lindy ; je les ai convaincus de prendre la Marseillaise (In Swing) de Claude Bolling, un morceau que j’adore personnellement et qui avait le mérite de mettre en avant un immense jazzman français.

Comment s’est déroulé le tournage ?

Ça a duré une journée. C’est moi qui ai trouvé le lieu, c’était Le Poinçon, très beau restaurant que je connais bien, logé dans une ancienne gare, dans le 14ème arrondissement de Paris. Nous devions venir avec nos propres tenues et accessoires, dans l’esprit des danseurs de Lindy hop actuels : moderne, avec une touche rétro, mais pas un total look vintage.

Comment avez-vous travaillé pour préparer la chorégraphie ?

Le cahier des charges était assez léger mais avec deux lignes directrices : nous devions créer une choré qui soit très « comédie musicale » et assez simple pour que Sigourney puisse se l’approprier, sachant qu’elle a soixante-et-onze ans et qu’elle n’a pas une grande expérience de la danse. Pour le côté « comédie musicale », avec Diane, nous savions très bien vers quoi nous diriger : quelque chose de très frappant visuellement. Dans la scène en question Sigourney Weaver est dans un café avec un acteur âgé et rouillé ; ils évoquent une scène de danse qu’ils sont supposés faire ensemble; elle veut lui en mettre plein la vue. Nous avons imaginé une choré en deux parties : une partie en couple puis une jam alternant solo et couple, avec tous les clients du café, très flashmob, très Hollywood. Pour ma partie avec Sigourney, nous avons misé sur le côté visuel, mais sans que ce soit une série de moves extrêmement élaborés et complexes. Les tandems, c’est très accessible et ça fait un super effet, quelque soit l’angle de la prise. Idem avec les Jazz Hands, pendant le solo.

Comment s’est passé le travail avez Sigourney Weaver ?

Nous avions dix jours de répétition avec Sigourney. Elle avait une petite expérience de danse solo, mais rien en Swing, ni en danse de couple. J’ai travaillé avec elle quasiment tous les jours en studio et la veille, nous sommes même allés répéter une dernière fois à son hôtel ! A chaque séance, nous débutions par quinze minutes d’échauffement. Les premiers jours, elle était un peu sur ses gardes. J’avais adapté ma position de leader pour que le guidage soit confortable. Elle m’a vite fait confiance et ensuite elle s’est lâchée ! Elle était très volontaire, elle voulait tout faire, elle s’est totalement approprié la chorégraphie. Pendant le tombé, quand elle jette sa jambe, pendant la jam les Suzy Q en passant ses mains dans ses cheveux… ce sont ses initiatives ! Elle était assez à l’aise pour improviser et apporter sa touche.

Cliquez sur l’image pour voir la scène depuis les coulisses !

Et pour les accros ?

Bien sûr, il n’était pas question de faire des accros avec Sigourney Weaver. Elle est doublée par Edita Bobelyté, une autre de mes partenaires de danse, avec laquelle j’ai l’habitude de faire des accros. Pendant le tournage, au moment des accros je mimais ce que j’étais sensé faire avec Sigourney. Ensuite je faisais la scène avec Edita. En alternant, nous faisions en sorte qu’elles se retrouvent dans les mêmes postures au même moment. Le travail de raccord au montage m’a bluffé ! D’autant qu’Edita ne fait pas exactement la même taille que Sigourney… La doublure est indétectable ! Et pendant la jam, nous avions aussi prévu avec Diane que chaque couple de danseurs fasse une accro. Avec toutes leurs figures et les deux de Sigourney et moi, la production pouvait choisir ce qui lui plaisait le plus.

Quel a été le plus grand challenge de ce tournage pour toi ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce qui m’a le plus tracassé, c’est ma réplique. J’avais un seul mot à dire : « évidemment ». Eh bien je me suis posé plein de questions sur la manière de le dire, l’intonation à prendre… Cela a prouvé, si c’était nécessaire, que je suis bien danseur et non comédien… ! Mais, à ma décharge, ce n’est pas tous les jours que l’on donne la réplique à Sigourney Weaver. Pour un baptême de la comédie, je suis plutôt content que ça se soit passé ainsi !

Paulo et l’équipe Brotherswing n’en sont pas à leur premier passage à l’écran… Nous en reparlerons très bientôt… ! Stay tuned…

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