Musique et danse Jazz de 1860 à 1950

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Musique et danse Jazz de 1860 à 1950

Voici un article sur l’histoire du Jazz comparant l’évolution de la musique et de la danse de 1860 à 1950. Cet article fait suite à la discussion menée sur la péniche Samsara lors du Lindy Exchange de Toulouse en décembre 2002.

Chapitre 1 : Les origines du Jazz

Le contexte
Il faut tout d’abord se replacer dans le contexte. Au 19ème siècle, l’esclavage est encore pratiqué aux Etats-Unis principalement dans les Etats du Sud. La ségrégation entre noirs et blancs est très importante. Cette séparation tient à l’histoire et à la culture protestante des Etats-Unis. Elle diffère beaucoup de ce qui se passait dans les pays d’Amérique latine où les esclaves et affranchis étaient beaucoup plus intégrés dans la société.
C’est notamment de cette opposition entre noirs et blanc que va naître le Jazz, et c’est elle qui tout au long de son existence le fera évoluer dans un perpétuel mouvement de va et vient entre les deux cultures. D’un côté la culture noire des opprimés qui a une volonté farouche d’identification et de création propre, de l’autre, la culture blanche toujours à l’écoute de la nouveauté. Il ne s’agit pas seulement d’un phénomène de création d’un côté et de récupération de l’autre, mais d’un échange continuel et d’un enrichissement entre les deux.

Les prémices
Au milieu du 19ème siècle, aux Etats-Unis la contredanse, la polka, le quadrille, la scottische, et bien sûr la valse étaient les danses parmi les plus populaires auprès des blancs.
Dans les plantations, les noirs avait crée un type de spectacle appelé Cake-Walk, il s’agissait de concours mélangeant marche, pas de danse, accrobaties. Le vainqueur recevait en général un gateau d’où son nom, les pas de danse étant souvent des moqueries des danses et des attitudes des blancs, à leur insu.
D’autres spectacles parcouraient les routes à cette époque tels les ménestrels, mélange de cirque, de fête foraine, de chant, de danse. Ils étaient joué par des noirs ou des blancs se noircissant la figure.
Les noirs avaient aussi développé un style de dans à claquette appelé Rag, sorte de danse frénétique accompagnée de cris de joie fréquents du danseurs et des spectateurs.

Le Ragtime
Descendant direct de la polka et de la contredanse en première génération, du Cake-Walk en deuxième génération et des spectacles de ménestrels en troisième génération, le Ragtime affirme un métissage indéniable. Le ragtime se rapproche du Cake-Walk et des musiques à banjo par la syncope et le rythme. Il s’en distingue cependant par la technique instrumentale dont il use. Le Ragtime est en effet essentiellement pianistique. Il se développe à partir des années 1880.
Le pianiste de Ragtime le plus connu de nos jours est Scott Joplin. Le film “L’Arnaque” (“The Sting” en anglais) a en effet repris le titre “The Entertainer”. Un autre de ses succès qui est resté est “Mapple Leaf Rag”.
Un autre titre connu est Alexander’s Ragtime Band. Il a été repris bien des fois au cours de l’histoire du Jazz dans des styles différents, mais il s’agit bien à l’origine d’un Ragtime, avec même des accents de marche au début. Une excellente reprise récente est celle de Jennie Löbel dans son dernier album.

La Nouvelle-Orléans
La Nouvelle-Orléans est un cas un peu à part aux Etats-Unis. Crée par les Espagnols, cedée aux Français puis vendue aux Américains, elle possède un fort métissage culturel. De part son histoire, la place des noirs est assez différentes. De nombreux créoles y habitaient. Avant 1890, leur place était à part. Hommes libre, sachant souvent lire et écrire, ils exercait les professions d’artisans ou de petits commerçants et considéraient souvent les noirs esclaves ou affranchis comme inférieurs.

Les fanfares étaient très populaire à la Nouvelle-Orléans chez les noirs, les créoles et les blancs. La mutation de la marche intervint quand les fanfares se mirent à jouer pour la danse et à imiter les rythmes du Ragtime, à la mode dans les boites de nuit et les cabarets où jouaient la majorité des pianistes et des violoneux.
Nombreux étaient les gosses qui révaient alors d’entrer dans une fanfare et de participer à cette joie collective de la musique de rue et de la danse.

Le Blues
A l’instar du negro-spiritual et du gospel, mais à l’opposé du Ragtime, le Blues est un phénomène authentiquement négro-américain, né d’une culture certe entièrement inspiré de la musique sacré et populaire européenne (à cause de l’acculturation des esclaves), mais réinventée, métamorphosée jusqu’à l’appropriation et l’originalité.
Le Blues chante les malheurs, mais aussi les petits bonheurs, les amours et les haines dans un défoulement libérateur.Il raconte la déportation de population entières de travailleurs d’un bout à l’autre des Etats-Unis, suivant les grands travaux de développement industriels ; la dislocation des plantations, la liberté gagnée puis reperdue.
Si la guerre de Sécession a affranchie les noirs, les années qui l’ont suivi ont vu des mouvements ségrégationniste fort se mettrent en place. Peu à peu, les noirs ont perdu les rares droits qu’on leur avait accordé comme le droit de vote, reservé au propriétaires . Même les créoles de la Nouvelle-Orléans se sont alors vu considéré comme noirs.

Conclusion
La période 1860-1900 est une période clé car elle révèle les mouvements de bifurcation, de mutation et d’imbrication de courants parallèles du floklore noir. Cake-walk, marche, ragtime et blues se mélangent partout aux Etats-Unis, mais c’est à la Nouvelle-Orléans que ce mélange va particulièrement réussir pour être bientôt générateur d’une nouvelle musique le Jazz.

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