Qui étaient Al & Leon ?

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Qui étaient Al & Leon ?

 “Al & Leon Shim Sham”, vous avez certainement croisé cette appellation sans pour autant savoir qui sont Al Minns et Leon Parker.

Voici l’occasion de vous rattraper.

Albert “Al” Minns est né en 1920 et a très tôt rejoint la troupe des Whitey’s lindy hoppers (vers 1936-1937), c’est même le plus jeune de la bande menée par Frankie, l’année d’après il remporte le célèbre concours du Harvest Moon Ball avec Mildred Pollard (qui s’est ensuite fait appeler Sandra “Boogie” Gibson). Frankie Manning appelait Al “crazy legs”.

Al était un danseur de grand talent avec un rythme merveilleux. Il pouvait tortiller ses jambes et les étirer jusqu’à ce qu’elles semblent plus longues qu’elles n’étaient en réalité.*

Il participe, entre autres, au film Hellzapoppin’ (1941) avec Willamae Ricker, et la même année, à la vidéo de Duke Ellington Hot Chocolate “Cottontail”.

Mais le grand public du lindy hop le connaît surtout pour sa collaboration avec son acolyte Leon James (1913-1970). Leon fait aussi partie de la bande des Whitey’s. Il connaît d’ailleurs une certaine popularité avec sa partenaire Willamae Ricker lorsqu’ils apparaissent dans le numéro spécial de Life Magazine sur le lindy hop en 1943.

Leon James et Willamae Ricker dans Life Magazine en 1943
Leon James et Willamae Ricker dans Life Magazine en 1943
Leon James et Willamae Ricker dans Life Magazine en 1943
Les danseurs blancs de Broadway Stanley Catron et Kaye Pop font la Une du magazine.

Lui aussi a gagné le Harvest Moon Ball avec sa partenaire Edith Matthews mais quelques années auparavant, en 1935. Frankie parle de lui dans sa biographie*.

Leon était un artiste charismatique qui ajoutait du relief à sa danse dynamique à travers l’utilisation expressive de son visage et de ses mains.”

On peut admirer son style dans “A day at the Races” (1937) et dans “Keep Punching” avec la géniale chorégraphie du Big Apple (1938).

Al & Leon ont continué à faire vivre le lindy hop pendant les années 1950 et 1960 alors que le rock’n roll, le madison et le twist explosent. Ils sont l’unique source d’information de Marshall et Jean Stearns, deux universitaires qui écrivent sur l’histoire des danses afro-américaines**. Les deux danseurs collaborent également au documentaire référence sur les danses jazz, “Spirit Moves” de Mura Dehn. C’est dans ce contexte qu’ils deviennent des interlocuteurs privilégiés sur le swing et participent à de nombreux shows télévisés. Ils se font d’ailleurs appeler “The Jazz Dancers”.

Ci-dessous dans DuPont Show of the Week en 1961

Ou là, dans le clip tourné au manoir Playboy (à partir de 2’50)

Toujours en 1961, les deux danseurs font la double page dans le magazine Ebony.

En 1984, las de travailler uniquement sur des enregistrements vidéos, Rhythms Hot Shots de Stockholm (une troupe de danse passionnée de danses Jazz vernaculaires) invitent Al Minns en Suède pour donner des cours (Leon James est décédé en 1970). Al Minns décède l’année suivante et les Rhythm Hot Shots entrent en contact avec Frankie Manning.

* Frankie Manning, l’ambassadeur du lindy hop, F. Manning et C. R. Millman, Rolland ed. 2009

** Jazz dance : the story of American vernacular dance, Marshall et Jean Stearns, Da Capo, 2ème éd. 1994

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