Faille spatio-temporelle à la première Paris Gatsby Night

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Faille spatio-temporelle à la première Paris Gatsby Night

Samedi soir, à la Paris Gatsby Night,  j’ai été happée par un autre espace temps.

En guise de mise en jambes, j’ai d’abord appris avec des gens de tous âges que pour danser le charleston il faut avant tout savoir re-bon-dir. J’ai donc rebondi avec des enfants, des jeunes, de vieux, et ça nous a tous mis en joie.

Puis le Big band est entré dans la place. Non pas un misérable quintette, mais une armée de trombones, de hautbois et de saxophones, de violons, de trompettes et de piccolos, de caisses claires et de timbales. Et avec lui Count Basie et Duke Ellington.

Et les couples se sont mis à voltiger comme des phalènes (…) dans une atmosphère de murmures, de champagne et d’étoiles. Comme ils rayonnaient! L’éclat des perles, le douceur des plumes, le raffinement des dentelles et le scintillement du strass sur les filles. Et les garçons ! Ils portaient beau, qui en trois-pièces, qui en bretelles, une casquette par ici, un feutre par là…

Près du vestiaire, des compagnons cireurs m’ont donné envie de bannir le mot « pompes » de mon vocabulaire pour le remplacer par « souliers ».

Dehors (pas d’aquarium au Cabaret Sauvage, les fumeurs s’en grillaient une à la belle étoile, certains enfoncés dans de moelleux fauteuils), je me souviens avoir parlé avec deux jeunes beautés d’origine vietnamienne. Je me souviens que leurs prénoms voulaient dire Rosée du matin (ou Aurore boréale, je ne sais plus trop) et Ciel étoilé (ou Fleuve paisible, c’est quand même un peu flou dans ma tête).

Aux commodités (si je dis souliers, faut bien que je dise commodités non ?), des filles se faisaient des coiffures sophistiquées les unes aux autres, puis enfilaient leurs gants, replaçaient leur headband et retournaient virevolter après une retouche maquillage.

Je leur emboîtai le pas quand ça m’a frappé : je n’étais pas dans un club parisien, je n’étais pas en 2015! Personne avec marqué putain kesskejmenmmerde sur le front, aucun blasé à l’horizon, que des gens qui tournoyaient autour de moi, un grand sourire aux lèvres. Non, j’étais loin dans le temps et dans l’espace, peut-être à New-York, dans les années 20….

Et pourtant… Et pourtant le Big Band avait cédé la place à un DJ mixant de l’éléctro-swing qui déchirait sa maman, et mon regard passait sans arrêt d’une bande de flappers déchaînées à deux types qui dansaient juste à côté et qui pour sûr étaient encartés au Syndicat du Hype: cheveux longs, barbe en friche, casquette léopard et sneakers au pieds. Bon. C’est alors que j’ai cessé de me prendre la tête avec ces histoires de machine à voyager dans le temps, pour simplement KI-FFER.

Kiffer le bon son et la danse, les jams au milieu de la piste et les shows sur la scène, les spotlights et les paillettes, les claquettes sur le même tempo que l’électro. Et puis ce MC de folie, Brian Scott Bagley, dont il faut absolument que je vous reparle bientôt. Costard blanc et écharpe rayée, micro déhanchés et grands écarts, le type a tout compris à son job, sait que c’est une question de pure énergie, de vase communicants d’énergie, et qui HANDS UP IN THE AIR !!! a réussi ce truc impossible : me faire lever les mains en l’air avec un vrai enthousiasme.

Bon, je dois l’avouer, y’avait quand même un truc pourri à cette soirée : la frustration. La frustration de ne pas avoir TOUS MES POTES à côté de moi, de ne pas pouvoir partager avec eux cet incroyable moment hors du temps. Hey les cocos, la prochaine fois, je vous jure, vous n’allez pas vous en tirer comme ça. D’ailleurs, ALERTE, la prochaine Paris Gatsby Night c’est bientôt et il n’y a que 500 places, enfin moi j’dis ça, rien rien hein…

Par Asha Meralli

Photos : Vincent WH et Quentin THAI

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