Fanny Brice : vent de folie sur le Broadway des années 20-30

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Fanny Brice : vent de folie sur le Broadway des années 20-30

Depuis début novembre, la tornade « Funny Girl » secoue le Théâtre Marigny. Musical de Broadway puis film culte, ce succès international qui fit exploser la carrière de Barbra Streisand raconte la vie artistique et amoureuse de Fanny Brice, une artiste complète qui enflamma la Great White Way dans les années 20-30.

Le vilain petit canard des planches

Née en 1891 à Brooklyn, Fanny Broach a 13 ans lorsqu’elle décide de se consacrer à la scène, après avoir remporté un concours de chant. Un passage polyvalent dans un cinéma muet, un bref engagement dans un musical… Petit à petit, elle se fait connaître. En 1908, elle prend le pseudonyme de Fanny Brice et deux ans plus tard, elle fait une rencontre déterminante : Florenz Ziegfeld, père des Ziegfeld Follies. Adaptation américaine des Folies Bergère, ces dernières mixent chant, danse et comédie en un show démesuré. Fanny est bien loin des standards de beauté célébrés dans ces revues. Pourtant, dès 1911, sa voix et son génie comique la propulsent au rang de vedette. C’est là qu’elle lancera ses plus grands succès : Becky is Back in the Ballet, My Man, Second-Hand Rose… Elle y rayonne tout au long des années 1920-1930. Au cinéma, elle ne percera pas. Mais son personnage de Baby Snooks, une enfant de quatre ans, règnera sur la télévision de 1936 à 1951. Côté cœur, sa vie est marquée par son histoire d’amour mouvementée avec Nick Arnold, de son vrai nom Julius Arnstein, escroc professionnel. A la scène comme en privé, tous les ingrédients étaient donc réunis pour faire un excellent livret

« Funny Girl », une production aussi tumultueuse que la vie de son héroïne

Fanny Brice s’éteint en 1951. Peu de temps après, son gendre Ray Starck a l’idée de monter un musical racontant cette vie bien agitée. Un défilé de scénaristes, des dizaines de versions, des remous dans l’équipe artistique et le casting… Les rebondissements s’enchaînent mais la première a finalement lieu le 24 mars 1964. Le livret est d’Isobel Lennart. La partition est signée par Jules Styne et les paroles par Bob Merill. Les rôles principaux de Fanny Brice et Nick Arnstein sont tenus par Barbra Streisand et Johnny Desmond. « Funny Girl » tiendra 1348 levers de rideaux, jusqu’en juillet 1967. Les tubes sont nombreux : People, Don’t Rain on my Parade, The Music That Makes me Dance… Fort de son succès, le spectacle est adapté au cinéma en 1968, avec le couple Barbra Streisand – Omar Sharif. Barbra Streisand se verra décerner l’Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle.

Une première à Paris : défi relevé pour le Théâtre Marigny

55 ans après sa première, « Funny Girl » débarque à Paris dans une toute nouvelle production, au Théâtre Marigny. La solaire Christina Bianco, phénomène multi-talents, endosse le rôle de Fanny Brice comme une seconde peau. La mise en scène de Stephen Mear* est ingénieuse, rythmée par une vingtaine de changements de décors et un ballet de 150 costumes signés Peter McKintosh. Les numéros montrant Fanny dans les Ziegfeld Follies sont particulièrement jubilatoires – mention spéciale pour l’époustouflant Rat Tat Tat Tat et sa chorégraphie de claquettes déchaînées. Une fois de plus, c’est un spectacle ciselé, pur-jus Broadway que Jean-Luc Choplin, directeur de Marigny, nous propose. Triomphe affirmé, « Funny Girl » a été prolongé jusqu’au 7 mars 2020.

Infos et réservations ici : https://www.theatremarigny.fr/spectacle/funny-girl-the-broadway-musical/

* metteur en scène de 42nd Street et chorégraphe de Singin’ in the Rain au Théâtre du Châtelet et de Guys and Dolls au Théâtre Marigny.

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